Silvia Bachli : Partition

Il s'agit de la première exposition institutionnelle de grande envergure en Espagne de cette artiste suisse. Elle y présente de nouvelles œuvres, jamais exposées auparavant, traduisant à la fois la constance de son travail et les changements progressifs survenus dans son travail : de la simple étude de parties de corps en noir et blanc aux différentes interprétations en matière de structure réticulaire. L'exposition regroupe des œuvres exposées lors de la 53e Biennale de Venise (2009), tandis qu'une salle est consacrée à sa nouvelle série de surfaces colorées aux dimensions impressionnantes, ou comme elle les définit, des " champs de couleurs ".

Bächli débute sa pratique du dessin en travaillant à partir de matériaux simples et limités - des feuilles de papier blanc destinées à l'impression de livres de différents formats, qualités et tons - en utilisant de l'encre de Chine, du fusain, de la gouache ou des pastels. L'artiste se sert de son corps, de ses mouvements et des objets qui l'entourent comme point de départ pour créer des compositions murales qui fonctionnent comme des partitions de musique faites de fragments, d'intervalles, de rythmes et de silences. Son approche du dessin est séquentielle : elle dessine sur des blocs de feuilles, se servant successivement des unes et des autres, et dispose sur le mur de son atelier des constellations d'œuvres qui sont ensuite interrogées, réarrangées et écartées jusqu'à ce qu'elle découvre quelque chose qui lui paraît juste et surprenant.

L'exposition est assortie d'un catalogue, le premier de cette artiste en espagnol, conçu par Manuel Raeder (BOM DIA) avec des textes inédits du poète et critique Quinn Latimer et de l'écrivain Chris Fite-Wassilak, ainsi qu'une conversation entre Silvia Bächli et Bárbara Rodríguez Muñoz, directrice des expositions et de la collection du Centro Botín.

À travers cette exposition, la Fondation Botín poursuit son engagement en faveur de la pratique du dessin, amorcé en 2006 avec des recherches sur les grands maîtres espagnols et marqué en 2017 par l'exposition de dessins de Francisco de Goya au Centre Botín. Actuellement, le dessin demeure présent et englobe d'autres territoires et environnements contemporains, comme en témoignent les œuvres de Julie Mehretu, Manolo Millares et Juan Muñoz.